Àvoir sur BAnQ numĂ©rique : Guide d'information et de sensibilisation Ă  l'intention des familles et des intervenants : Trouble du spectre de l'autisme : rĂ©gion ChaudiĂšre-Appalaches L’étude du travail d’Antoine Ouellette nous a montrĂ© comment l’objet auquel il s’est accrochĂ© enfant lui a permis d’orienter son rapport au monde. Il est alors trĂšs important d’ĂȘtre vigilant sur le terme que nous utilisons pour nommer ce lien Ă  la musique. Certains parlent d’obsession, d’autres de passion, d’autres encore de lubies. Quant Ă  nous, nous prĂ©fĂ©rerons le terme d’ülots de compĂ©tence proposĂ© par Maleval. La clinique de l’autisme nous indique en effet que l’intĂ©rĂȘt que l’enfant porte Ă  un objet n’est pas un hasard. Cet intĂ©rĂȘt est Ă  la fois un choix du sujet et le tĂ©moin du chemin tracĂ© par la jouissance. De la mĂȘme façon que nous supposons qu’il y a du sujet en devenir, nous accordons Ă  l’objet autistique une potentialitĂ© d’évolution. Lorsque nous avons qualifiĂ© la modalitĂ© de jouissance de l’autiste de rĂ©sonance pĂ©trifiĂ©e, nous l’avons dĂ©finie comme un enfermement dans un mouvement suspendu765. Nous avons alors prĂ©cisĂ© que ce mouvement suspendu est Ă  la fois continu et atemporel, coupant le sujet autiste de l’Autre. Une autre dimension peut maintenant ĂȘtre abordĂ©e penser ce mouvement comme suspendu fait entendre qu’une reprise est possible. Nous soutiendrons alors que cette reprise est possible via l’objet. C’est ce que dĂ©montre l’Affinity therapy. L’Affinity therapy est une nouvelle approche thĂ©rapeutique dans le traitement de l’autisme prĂ©conisant la prise en compte de l’intĂ©rĂȘt spĂ©cifique que peut manifester un enfant. Son originalitĂ© est d’avoir Ă©tĂ© conceptualisĂ©e par des parents, Ron et Cornellia Suskind, Ă  partir de leur propre expĂ©rience avec leur fils Owen, atteint d’autisme et passionnĂ© par les dessins animĂ©s. Loin d’exposer une mĂ©thode, la rĂ©ussite de ces parents est d’avoir su isoler la valeur logique de l’affinitĂ© de leur fils crĂ©er une ouverture dans son repli permettant d’établir un lien avec lui et d’entamer un travail thĂ©rapeutique. C’est ainsi qu’ils conceptualisent ce qu’ils nomment l’ Affinity therapy »766, une approche par ce qu’il y a de plus singulier chez chacun. 765 Cf infra La rĂ©sonance », p. 109. 766 Un Ă©cho trĂšs fort de cette approche s’est fait entendre en France Ă  l’UniversitĂ© de Rennes, oĂč un colloque y a Ă©tĂ© consacrĂ© les 4 et 5 mars 2015, qui a permis la publication d’un ouvrage collectif sous la direction de Myriam ChĂ©rel-Perrin, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© de Rennes 2 et responsable du Groupe Recherche 178 Nous sommes aux États-Unis, Ron et Cornelia Suskind sont les parents d’Owen, un enfant qui, selon leurs observations, se dĂ©veloppe de façon tout Ă  fait classique jusqu’à l’ñge de trois ans. Ils observent alors un bouleversement dans le comportement et les attitudes de leur fils il se renferme progressivement sur lui-mĂȘme et passe ses journĂ©es Ă  regarder des dessins animĂ©s, essentiellement ceux de Walt Disney Owen est trĂšs perturbĂ©. Il pleure, court en tous sens, s’arrĂȘte, pleure encore. Lorsqu’il se pose pour reprendre son souffle, il a le regard dans le vide. »767 Un diagnostic d’autisme rĂ©gressif est alors posĂ© par les professionnels consultĂ©s. Owen perd l’usage du langage et seul un mot reste prĂ©sent juice ». Il est parfois prononcĂ© juicervoice », vocalisation isolĂ©e et incomprĂ©hensible pour l’entourage. Un matin, alors que toute la famille est prĂ©sente, Owen regarde pour la Ă©niĂšme fois le dessin animĂ© La petite sirĂšne. Il s’agit d’un moment essentiel la mĂšre, alors occupĂ©e Ă  prĂ©parer le petit-dĂ©jeuner, entend de loin les dialogues du dessin animĂ© et semble comprendre le juicervoice » jusque-lĂ  prononcĂ© par son fils. Il s’agit de la scĂšne oĂč Ursulla, la sorciĂšre mĂ©duse, demande Ă  Ariel, la petite sirĂšne, de lui cĂ©der sa voix just your voice ». La pĂšre Ă©crit Cornelia murmure “Ce n’est pas jus’
 - Qu’est-ce que tu dis ? - Ce n’est pas jus’, rĂ©pĂšte-t-elle [Cornelia]. C’est juste ta voix’ !” J’attrape Owen par les Ă©paules. “Juste ta voix ! C’est ça que tu dis ?” Owen me regarde dans les yeux pour la premiĂšre fois depuis presque un an “Juavoi ! Juavoi ! Juavoi ! - Owen reparle ! ” s’exclame Walter. »768 Les diffĂ©rents thĂ©rapeutes alors rencontrĂ©s prĂ©conisent d’empĂȘcher Owen d’avoir accĂšs Ă  ces vidĂ©os – pour Ă©viter qu’il s’y enferme – ou de les utiliser comme renforçateurs positifs – s’il rĂ©pond aux demandes, il pourra y avoir accĂšs de façon limitĂ©e. Ron et Cornelia Suskind font un choix contraire. Ils dĂ©cident de s’intĂ©resser aux dessins-animĂ©s que regarde leur fils. Autisme Affinity therapy. Nouvelles recherches sur l’autisme, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2015. 767 Suskind R., Une vie animĂ©e. Le destin inouĂŻ d’un enfant autiste, Paris, Édition Saint-Simon, 2017, p. 9. 768 179 Ils dĂ©couvrent alors que celui-ci connaĂźt par cƓur des dizaines de dialogues de Walt-Disney. À partir de ce moment-lĂ , ils prennent appui sur ce support pour entrer en communication avec Owen. Les membres de la famille empruntent la voix et les mots des diffĂ©rents personnages des dessins-animĂ©s et parviennent Ă  communiquer avec le jeune garçon. Myriam ChĂ©rel-Perrin, commente joliment La famille, [
] se transforme secrĂštement la nuit en personnages de Disney, chacun prenant la voix et les dialogues d’un des doubles d’Owen, afin de lui dire quelque chose »769. Mais ceci va plus loin, les dessins-animĂ©s ne seront pas seulement un moyen de communication pour Owen. Ron Suskind note que son fils fait de ces films des outils qui lui permettent d’apprĂ©hender le monde apprentissage de la lecture Ă  partir des gĂ©nĂ©riques de fin, traitement des affects grĂące au choix de scĂšnes spĂ©cifiques, dĂ©codage des relations sociales y compris des relations amoureuses Ă  partir des intrigues liant les diffĂ©rents personnages dans les dessins-animĂ©s. [Owen] utilisait cet intĂ©rĂȘt spĂ©cifique Affinity qui Ă©tait le sien comme machine Ă  dĂ©coder, pour dĂ©chiffrer les Ă©nigmes du monde qui l’entourait »770. Cet intĂ©rĂȘt a constituĂ© pour Owen un vĂ©ritable outil thĂ©rapeutique, permettant d’entrer dans le langage, d’apprĂ©hender les relations sociales ou encore d’apprendre Ă  lire. Conscient de ceci, Ron et Cornelia Suskind crĂ©ent l’Affinity therapy » la thĂ©rapie par affinitĂ©. Notons la pertinence du choix du nom donnĂ© Ă  cette expĂ©rience qui met clairement l’accent non sur un Ă©ventuel effet thĂ©rapeutique des dessins-animĂ©s, mais sur la potentialitĂ© qui rĂ©side dans le centre d’intĂ©rĂȘt de l’enfant via l’objet auquel il s’accroche. En effet, il est important d’indiquer qu’il ne s’agit pas de thĂ©rapie par le dessin-animĂ© mais de thĂ©rapie par l’affinitĂ©, une affinitĂ© sĂ©lectionnĂ©e par l’enfant. Nous pouvons ici faire le lien avec le travail effectuĂ© par Antoine Ouellette Ă  partir de son intĂ©rĂȘt pour la musique et pour le chant des oiseaux constituant son affinitĂ©. C’est en ce sens que nous notons la pertinence du qualificatif proposĂ© par Maleval il y a plusieurs annĂ©es Ăźlot de compĂ©tence »771. Si l’ülot est isolement, la compĂ©tence peut faire 769 Perrin M., Introduction », in Perrin M. s/dir, Affinity therapy
, op. cit., p. 17. 770 180 lien social. Pour cela, le savoir doit ĂȘtre situĂ© du cĂŽtĂ© de l’enfant. La sĂ©lection d’un objet ou d’une affinitĂ© est alors Ă  considĂ©rer comme un choix supposant du sujet en devenir. Ce choix, insondable dĂ©cision de l’ĂȘtre772 nous indique le chemin qu’a empruntĂ© la jouissance. L’objet est Ă  la fois Ăźlot et compĂ©tence qu’il convient de relier par la particule de pour qu’un traitement de la jouissance puisse ĂȘtre rendu possible. Éric Laurent indique qu’il s’agit dans les prises en charge de personnes autistes de mettre en circuit l’objet et de complexifier le bord773. C’est ce dont tĂ©moigne le parcours d’Owen. Il a pu sortir de son enfermement en opĂ©rant grĂące Ă  l’appui sur des partenaires au diapason de son invention, non seulement un traitement de l’objet voix - contraint par son refus structural de prendre une position d’énonciation - mais aussi et surtout, une façon d’aller dans le monde »774. Il s’agit donc d’un traitement de la dimension pulsionnelle opĂ©rĂ© Ă  partir de l’affinitĂ© de l’enfant. Penser que les centres d’intĂ©rĂȘts des enfants, au-delĂ  de l’autisme, relĂšvent de lubies serait une erreur. Au contraire, l’Affinity therapy pousse le clinicien Ă  ĂȘtre Ă  l’écoute de ce que l’enfant amĂšne lors de ses sĂ©ances pour le mettre au travail. DĂšs lors, que penser des ateliers thĂ©rapeutiques proposant un objet de mĂ©diation tout fait ? Une mĂ©diation prĂȘt-Ă -porter, dont la logique, selon l’orientation donnĂ©e au travail, pourrait apparaĂźtre comme opposĂ©e Ă  celle mise en exergue par l’Affinity therapy. C’est trĂšs diffĂ©rent les sujets qui ont un objet et qui le travaillent, et l’offre qu’on peut faire en institution d’un certain atelier Ă  des enfants, Ă  des jeunes ou Ă  des adultes dont ce n’est pas a priori l’objet. »775 C’est en ce sens que nous proposons de qualifier certains ateliers de prĂȘt-Ă -porter. Notre expĂ©rience institutionnelle nous permet de repĂ©rer que, dans de nombreux lieux de soin, des ateliers sont proposĂ©s depuis des annĂ©es. Les intervenants s’y sont succĂ©dĂ©s Paul remplace Pierre qui est parti en formation, lui-mĂȘme avait pris la suite de Jacques qui Ă©tait parti Ă  la retraite. Les enfants continuent Ă  venir Ă  l’atelier dont on suppose un 771 Maleval L’autiste et sa voix, op. cit., p. 171-220. 772 Lacan J., Propos sur la causalitĂ© psychique », op. cit., p. 177. 773 L’auteur Ă©labore une clinique des circuits » in Laurent É., La bataille de l’autisme
, op. cit., p. 69. 774 Perrin M., Affinity therapy. Nouvelles recherches sur l’autisme, op. cit., p. 17. 775 Hody F., in Allard C., Bourlez F., Crame N., De Halleux B., Depelsenaire Y., Hertsens D., Hody F., Hourgardy F., 181 fonctionnement identique quel que soit l’intervenant. Pierre, Paul ou Jacques, considĂ©rĂ©s comme Ă©quivalents, rĂ©pondent Ă  une demande institutionnelle qui vise Ă  faire fonctionner un rouage qui veut proposer un cadre immuable sous prĂ©texte de stabilitĂ©. Quid de l’intĂ©rĂȘt de l’enfant ? Quid du transfert ? Quid du dĂ©sir du thĂ©rapeute ? Une pratique utilisant une mĂ©diation, si elle ne veut pas ĂȘtre un atelier pour tous mais une mĂ©diation pour chacun, se doit de prendre en compte ces trois dimensions essentielles. Appuyons-nous sur une sĂ©quence clinique de prise en charge en groupe pour approcher ces diffĂ©rents enjeux. AFFINITYTHERAPY (CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE PSYCHOPATHOLOGI) [PERRIN] on Amazon.com. *FREE* shipping on qualifying offers. AFFINITY THERAPY (CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE PSYCHOPATHOLOGI)

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Life Animated - Une Vie Animée est réalisé par Roger Ross Williams. Né en 1973, il est aussi producteur et scénariste notamment de plusieurs oeuvres télévisées comme Undercover Boss, Power, Privilege & Justice ou Moroccan Style.Sa carriÚre prend un véritable envol lorsqu'il réalise le documentaire Music by Prudence pour lequel il décroche, en 2010,
- L'autisme un rapport Ă  l'Autre sans appel Ă  la voix...La frĂ©quence de l'identification de l'autisme passe d'un ratio de 1 sur 2500 individus en 1985 Ă  1 sur 110 individus en 2010. Les causes de cette augmentation restent encore floues. Ce que l'on peut cependant signaler rĂ©side dans le fait que ce qui est qualifiĂ© d'autisme se trouve englouti dans des variations du diagnostic relatives aux diffĂ©rentes versions du DSM manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux qui se sont succĂ©dĂ©es au fil des dĂ©cennies. La structure autistique peut ĂȘtre abordĂ©e Ă  la maniĂšre d'un prisme Ă  partir duquel se rĂ©fractent des formes autistiques multiples s'organisant autrement. Dans le cadre du TSA, les troubles du spectre autistique du DSM-5 se trouvent distribuĂ©s sur un continuum en fonction du degrĂ© de sĂ©vĂ©ritĂ© des atteintes dans le fonctionnement social et des schĂ©mas comportementaux rĂ©duits et hypothĂšses causales de l'autisme sont scindĂ©es en deux grands groupes l'une gĂ©nĂ©tique » et l'autre environnementale ». Mais chercher Ă  fragmenter toujours plus les causalitĂ©s dans l'unique but de les chiffrer et leur attribuer une proportion toujours plus prĂ©cise relĂšve du paradoxe puisqu'il s'agit de dimensions qui sont insĂ©parables on ne peut pas sĂ©parer le gĂ©nome et l'environnement. Ce sont des choses qui sont solidement nouĂ©es puisque ce sont des organisations irrĂ©ductibles, enchevĂȘtrĂ©es dans une temporalitĂ© qui est propre Ă  l'individu se dĂ©veloppant dans un environnement en constant changement. L'inclination Ă  une excessive interprĂ©tation des chiffres est actuellement prĂ©dominante en gĂ©nĂ©tique. Mais dans le cadre d'un diagnostic, les chiffres ne sauraient substituer aux mots. De ces Ă©tiquettes diagnostiques qui viennent Ă©pingler le sujet, le penchant scabreux serait de nier qu'un individu singulier existe en derniĂšre instance derriĂšre tous ces chiffres et ces diagnostics. À partir d'un rĂ©sultat exclusivement chiffrĂ© et abscons, engager une conversation apaisĂ©e et constructive avec la famille semble compliquĂ©. Il y a certes des caractĂ©ristiques familiales comme chez tout le monde, mais le pĂšre ou la mĂšre ne sont pas la » cause du problĂšme autistique de l'enfant. Un dĂ©calage se creuse d'ailleurs entre la rĂ©alitĂ© scientifique actuelle, qui ne privilĂ©gie plus nĂ©cessairement la gĂ©nĂ©tique dans l'autisme, et la doxa qui fait du facteur gĂ©nĂ©tique le facteur gĂ©nĂ©ral de l'autisme. Il y a aujourd'hui consensus au sein de la communautĂ© scientifique pour dire qu'il n’existe pas le » gĂȘne de l'autisme, car ce n'est pas une maladie monogĂ©nique. Dans la mesure oĂč il est des autistes dont le QI est en-deçà de 50 et d’autres qui franchissent les 150, la corrĂ©lation du QI avec le fonctionnement autistique est nulle. La gravitĂ© de l’autisme ne peut dĂšs lors ĂȘtre rapportĂ©e Ă  la progression du QI. Les capacitĂ©s virtuelles de l’enfant ne sont pas sanctionnĂ©es par ce chiffre que constitue le Quotient Intellectuel Le test mis au point par Wechsler ne pronostique pas l'aptitude Ă  apprendre et Ă  dĂ©velopper des dispositifs de pensĂ©e alternatifs. Puisque les autistes portant son nom Ă©taient douĂ©s de prodigieuses facultĂ©s d'abstraction, Asperger suggĂ©rait de maintenir la prudence quant Ă  la pertinence des tests d’intelligence dans le repĂ©rage de l'autisme. C'est une constante majeure du fonctionnement autistique que de se protĂ©ger de toute Ă©mergence angoissante de l'objet voix. De la sienne propre, par le verbiage ou le mutisme... . Ce que la psychanalyse a su distinguer par la voix en tant qu'objet ne saurait se confondre avec sa sonoritĂ©, sa matĂ©rialitĂ© acoustique, mais relĂšve de ce petit rien qui permet au sujet de prendre place dans la parole et de manifester quelque chose qui lui est propre dans l'acte d'Ă©nonciation. Comme le psychiatre et psychanalyste français Jacques Lacan nous l'a indiquĂ©, le sujet autiste se protĂšge avant tout du verbe, de la parole. Ce qui nous contraint Ă  ne pas lui parler en pensant qu'il a le mĂȘme usage que nous de la parole, mais plutĂŽt Ă  se laisser enseigner patiemment de lui en relevant quel est son usage de la parole et de la langue puisque sa langue propre ne sert pas Ă  communiquer. L'autiste a affaire Ă  la parole, mais il a choisi de refuser d'en faire usage pour la communication et pour lui, l'usage qu'elle trame n'est nullement tissĂ© par le sens et la signification. Pour lui, la conversation relĂšve de l'apprentissage, mais ce dernier s'avĂšre plus ardu que l'apprentissage de la langue elle-mĂȘme, car il recĂšle la prĂ©sence singuliĂšre de chacun dans les Ă©noncĂ©s, ce qui angoisse tant l'autiste. L'authenticitĂ© d'une conversation est ainsi chez lui mise Ă  mal, du fait mĂȘme de la nĂ©cessitĂ© intrinsĂšque de nouer les affects et la parole dans l'art de converser. Se mettre en spectacle, reprendre des sketchs de grands humoristes peut permettre Ă  un autiste de faire conversation » sans y mettre de soi, d'ĂȘtre en lien avec l'autre sans s'engager dans l'Ă©change. Il peut aussi bien ĂȘtre pris dans une agitation incessante que dans un immobilisme que rien ne peut venir Ă©branler. Ces comportements tĂ©moignent de la façon dont ils se dĂ©fendent contre ce qui les envahit, ce qui les ravage, ce qui fait intrusion pour eux. Prendre acte de cette dĂ©fense revient Ă  en circonscrire la logique. C'est de perception » dont vous parlera l'autiste si vous lui demandez quel est son problĂšme, et non de socialisation » ou de communication ». La complexitĂ© d'une langue ne pose pas problĂšme aux autistes, et il est mĂȘme probable qu'elle les aide plutĂŽt, dans la mesure oĂč plus il y en a, moins un mot risque d'ĂȘtre polysĂ©mique. Plus il y a de rĂšgles et de structures, et moins un autiste doit se reposer sur son intuition et sur le contexte. La difficultĂ© qu'il rencontre avec le symbolique, avec les Ă©quivoques et les expressions mĂ©taphoriques est rĂ©currente. Le rapport un sens / un mot, est Ă©rigĂ© chez eux au rang d'idĂ©al. Du mutisme, un autiste peut dĂšs lors passer Ă  une intellectualisation de la conversation. Si les autistes cherchent Ă  entrer en communication, comment procĂšdent-ils sans mettre en jeu l'Ă©nonciation ? Certains trouvent la solution d'un langage de signes ou de gestes, d'autres trouvent une passe dans l'Ă©criture. Asperger notait dĂ©jĂ  que l'autiste consent Ă  s'adresser Ă  l'Autre par l'intermĂ©diaire des objets dont il s'entoure et par ses thĂšmes de prĂ©dilection. L'autiste utilise les mots de l'autre sans rĂ©ussir Ă  les faire siens. Les mots avec lesquels nous parlons sont toujours de l'Autre, bien entendu, bien que nous arrivons Ă  nous les faire propres, d'une certaine maniĂšre, Ă  partir de la façon dont nous les Ă©nonçons. Chez lui, les mots n'arrivent pas Ă  avoir un effet sur le corps et la propriĂ©tĂ© de ce qu'il dit reste ankylosĂ© dans l'Autre. L'autiste peut accĂ©der Ă  des compĂ©tences et entrer dans le langage mais pas sans l'autre. Or, Ă  la place de l'autre, c'est son double que l'autiste rencontre. Le double autistique est pacifiant le sujet accepte de se connecter sur cette image protectrice, dont il tire un bĂ©nĂ©fice immĂ©diat. Certains autistes peuvent rĂ©pĂ©ter Ă  plusieurs reprises une scĂšne d'un personnage. Il s'agit, Ă  partir du double, d'un phĂ©nomĂšne de rĂ©cupĂ©ration d'un mot qui n'arrive pas ĂȘtre propre. D'autres s'adressent Ă  autrui presque toujours sur le mode d'un prĂ©sentateur tĂ©lĂ©visĂ©, c'est Ă  dire dans la tĂ©lĂ©, derriĂšre l'Ă©cran, n'interagissant pas avec l' doter d'une armure contre l'angoisse est un impĂ©ratif pour l'autiste, ce qui a pour consĂ©quence de faire peu ou prou barrage aux apprentissages intellectuels. Comme le distingue le professeur de psychopathologie Jean-Claude Maleval, le bord autistique est initialement Ă©chafaudĂ© Ă  partir de la surface corporelle, et des sensations-formes qu'elle stimule. Il se complexifie ensuite en s'incarnant dans l'objet autistique qui borde le corps, le double et l'intĂ©rĂȘt spĂ©cifique qui sont eux-mĂȘmes des inventions permettant Ă  l'enfant de se maintenir dans un monde sĂ©curisant. Le sujet possĂšde sur eux une maĂźtrise qui le rassure et lui permet une ouverture aux autres Ă  ses propres conditions. Les trois Ă©lĂ©ments qui composent le bord sont plus ou moins indĂ©pendants. Donna Williams explique que tout le combat de l'autiste est de lutter non pas pour mais contre le nouage des Ă©motions et de l'intellect. Cette mise Ă  distance, la neutralisation de l'intention et de l'Ă©motion semble lui ĂȘtre nĂ©cessaire pour pouvoir prendre la parole, Ă  chacun de s'y accorder. Le nouage des apprentissages Ă  la vie affective se produit donc pour l'autiste par un traitement du de cliniciens sont rĂ©ticents Ă  faire part d'un diagnostic d'autisme, dans la mesure oĂč une amplification des comportements autistiques peut ĂȘtre induite par une identification Ă  ce tableau clinique J'peux pas faire ça car j'suis Asperger, c'est un handicap qui touche le cerveau. » Ce qui est une des incidences dĂ©lĂ©tĂšres du diagnostic qu'il convient d'Ă©vincer habilement. D'autant plus que le diagnostic d'autisme n'est pas fonciĂšrement corrĂ©lĂ© Ă  un handicap. Qu'il y ait des autistes qui ont un handicap intellectuel et que d'autres n'en ont pas est mis en exergue par beaucoup d'autistes de haut-niveau. Il n'est nĂ©anmoins pas possible, sans diagnostic, d'obtenir d'auxiliaire de vie scolaire et de faire les dĂ©marches auprĂšs de la MDPH maison dĂ©partementale des personnes handicapĂ©es . Quoi qu'il en soit, que nous regardions l'autisme sous forme unique de handicap, ou que nous l'abordions sous forme de diffĂ©rence de fonctionnement, le diagnostic reste un prĂ©requis. Si la clinique de l'autisme intĂšgre bien le TSA, elle n'est plus rĂ©servĂ©e Ă  l'autisme infantile prĂ©coce. En effet, diffĂ©rentes configurations du bord autistique Ă©mergent, d'une construction se dĂ©ployant du bord isolant au bord dynamique. Ces processus dessinent un continuum avec des passages du syndrome de Kanner au syndrome d'Asperger. L’autisme s'est ainsi dĂ©placĂ© d’un syndrome rarissime aux formes cliniques aiguĂ«s Ă  quelque chose de tout Ă  fait ordinaire », autant en terme d'intensitĂ© des troubles que d’occurrence dans la population. Ce mouvement de banalisation est attestĂ© dĂšs 2001 par la mise en place d'un quotient du spectre autistique AQ par l'Ă©quipe du chercheur britannique Simon Baron-Cohen. Mais les frontiĂšres du spectre » autistique Ă©tant par dĂ©finition floues, certains types de fonctionnement psychique autistique peuvent Ă©chapper au TSA. À l'inverse, par amalgame gratifiant ou bien commoditĂ© clinique, le flou du spectre » amĂšne Ă  insĂ©rer dans le TSA des sujets qui ne procĂšdent pas forcĂ©ment de la logique sujets autistes nous manifestent qu'ils ont affaire Ă  un espace et Ă  une temporalitĂ© singuliers, qui remettent en cause nos apprĂ©hensions naĂŻves de l'espace et du temps et nous convient Ă  faire preuve de rigueur. Si des autistes peuvent donc questionner la science, ce ne sont pas tous les » autistes. Une prudence s'impose quant Ă  tout Ă©noncĂ© qui prĂ©tendrait porter sur "les autistes", sur l'autisme en gĂ©nĂ©ral, sur l'autiste comme catĂ©gorie. S'attacher au singulier, et refuser de le traiter comme cas particulier d'une catĂ©gorie gĂ©nĂ©rale. Il n’existe pas d'enfant-type, pas plus qu'il n'existe d'enfant-type dans l'autisme. Tous les enfants sont diffĂ©rents dans leur singularitĂ©. Une conception resserrĂ©e de l'autisme le comprenant comme un mode de pensĂ©e originale et un rapport au langage spĂ©cifique, plutĂŽt qu'un handicap, est un petit rien qui fait la Le cas exemplaire d'Owen Suskind...Lorsque le rĂ©putĂ© journaliste politique au New York Times », Ron Suskind, publie au printemps 2014 LIFE, ANIMATED a story of Sidekicks, Heroes and Autism », les choses se hĂątent dans la recherche sur l'autisme. L'auteur y raconte sa rencontre avec son fils autiste Owen, sorti du retrait autistique par l'entremise du monde de Disney. il s'est mis Ă  parler et Ă  dĂ©velopper de nombreuses capacitĂ©s. En lui donnant le nom d'Affinity therapy, Ron Suskind tĂ©moigne prĂ©cisĂ©ment de l'Ă©tayage des inventions d'un autiste par les membres de la famille. Par ce fabuleux soutien de l'environnement, Owen s'est mis Ă  parler et a su dĂ©ployer des capacitĂ©s plĂ©thoriques et inattendues. Dans ce livre, l'auteur rĂ©fute efficacement les mythes dĂ©sormais rĂ©pandus selon lesquels les personnes atteintes d'autisme sont toutes des savants ou n'ont aucune capacitĂ© d'empathie et de compassion. Owen Suskind, qui Ă  l'Ăąge de 3 ans est sans voix, apprend finalement Ă  communiquer avec sa famille en rĂ©citant des extraits de dialogues de scĂšnes de Disney appris par cƓur. Owen relie les sĂ©quences de Disney aux circonstances de sa propre vie et commence Ă  reconnaĂźtre les signaux sociaux des membres de sa propre famille aprĂšs avoir Ă©tudiĂ© les expressions faciales exagĂ©rĂ©es de dizaines de personnages animĂ©s . Il a appris Ă  lire en lisant les gĂ©nĂ©riques. Il a utilisĂ© des films emblĂ©matiques – des versions de mythes et de fables que les hommes se transmettent en fait depuis des millĂ©naires pour s'orienter – comme des outils pour apprĂ©hender la douleur, la perte et l'amour [
] Les films constituaient son identitĂ© et son langage [
] Des reportages sur Owen et ses faire-valoir » sidekicks » dans les Ɠuvres de fiction, personnages qui aident le hĂ©ros Ă  accomplir sa mission - moi, Cornelia [ la mĂšre d'Owen ], Walt, certains professeurs, thĂ©rapeutes et, en fin de compte, animateurs et acteurs – ont vu le jour sur toutes les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaines, sur notre radio publique nationale, dans les journaux et les magazines [
] Si Owen et les enfants qui sont comme lui peuvent voir tellement plus dans un film de Disney que le spectateur moyen, que peuvent-ils voir d'autre ? » Ron Suskind Au dĂ©part, Owen imite les sĂ©quences du film textuellement, mais Ă  mesure qu'il grandit, l'entourage voit son discours et son acuitĂ© sociale Ă©voluer. Un jour, Ron entend Owen murmurer trĂšs vite et hors-sens Juicervose, juicervose » qui est une invention Ă  partir de La petite sirĂšne », ce personnage de Disney marquĂ© par la perte Ă©vĂ©nementielle et instantanĂ©e de sa voix. Plus prĂ©cisĂ©ment, cette invention faite par Owen et rĂ©vĂ©lĂ©e par son pĂšre vient du passage oĂč cet Autre inquiĂ©tant et charmant appelĂ© Ursula, un poulpe-femme, va, par la grĂące d'un sortilĂšge, extraire et faire taire la voix de la petite et belle sirĂšne, en chantant It won't cost much, just your voice ». À son tour, juicervoice, juicervoice », comme un mot chiffrĂ© par Owen, est dĂ©chiffrĂ© de suite par son pĂšre tout en gardant son statut d'Ă©nigme. Quelque chose de la voix Ă©tant ressaisie, une conversation devient par la suite possible. Owen se saisit de cette proposition ingĂ©nieuse de son pĂšre pour sortir de sa solitude autistique et trouve lĂ , grĂące Ă  l'appui sur des partenaires Ă  la tessiture de son invention, non seulement un traitement de l'objet voix Ă©vincĂ© par son refus structural de prendre une position dans l'Ă©nonciation mais aussi, et avant toute chose, une maniĂšre singuliĂšre d'aller dans le monde. Puis Ron Suskind dĂ©couvre que, affectĂ© par ce changement radical de prise en charge, Owen s'adonne Ă  un authentique traitement des affects via ce qu'il nomme les faire-valoir », ces personnages secondaires des films. Un faire-valoir est celui qui aide le hĂ©ros Ă  rĂ©aliser son destin », rend compte Owen. Cette dĂ©finition qu'il en donne se calque sur celle qu'on pourrait donner du double autistique. Owen dessinera ces faire-valoir », se branchera directement sur l'image, animant de satisfaction son propre corps, tout en codant les Ă©motions qui les accompagnent Le spectre de la complexitĂ© Ă©motionnelle de l'homme tient tout entier dans ces faire-valoir » [
] Ces films se basent sur des thĂšmes puissants, comme ceux des frĂšres Grimm et de mythes millĂ©naires. Mais c'est seulement depuis l'arrivĂ©e dans les foyers du magnĂ©toscope que les enfants comme Owen pouvait rembobiner et systĂ©matiser l'apprentissage Ă  leur propre rythme, et obtenir Ă  partir de ces rĂ©cits riches en Ă©motions des choses qu'ils ne pouvaient pas obtenir des interactions humaines [
] En substance, il peut se servir des archĂ©types de Carl Jung et de Joseph Campbell et les appliquer Ă  la maniĂšre d'un mĂ©decin qui panse une plaie ou d'un chef Ă©toilĂ© qui Ă©tale un glaçage » Ron Suskind Pour Owen, les films de Disney constituĂšrent trĂšs tĂŽt un objet autistique, il trouva en eux des faire-valoir » qu'il considĂ©ra comme des doubles, et l'intense mĂ©morisation des films permit Ă  son intĂ©rĂȘt de devenir une compĂ©tence sociale Quasimodo insuffle la vie Ă  ses gargouilles afin d'Ă©tablir un dialogue avec lui-mĂȘme – ce que nous avons besoin de faire parfois – et de dĂ©couvrir que les vĂ©ritĂ©s les plus importantes sont juste lĂ , dans nos cƓurs [
] Le Bossu de Notre-Dame » ne se termine pas comme d'autres films. Quasimodo ne trouve pas l'amour, mais il parvient, aprĂšs un parcours difficile, Ă  se faire accepter avec bonheur par la sociĂ©tĂ©. Il n'est alors plus un paria. Certains le verront toujours comme un monstre mais il ne leur en veut pas, car il se voit diffĂ©remment. Il sait qu'il n'est pas un monstre. Il est un hĂ©ros. » Owen Suskind Walt Disney avait bien prĂ©cisĂ© aux animateurs qui collaboraient avec lui Ă  ses dĂ©buts que les scĂšnes devaient ĂȘtre si captivantes et cristallines qu'elles pourraient ĂȘtre saisies mĂȘme en coupant le son ! Les dessins animĂ©s semblent ainsi fournir Ă  Owen une esquisse de mode d'emploi commode du fonctionnement humain, un guide d'orientation au sujet de la diffĂ©rence des sexes et des gĂ©nĂ©rations, Ă  propos de l'amour, du dĂ©sir, de la mort, de l'amitiĂ©, du bien et du mal Les gens voient les autistes comme des individus qui n'aiment pas la compagnie des autres. C'est faux. La vĂ©ritĂ© sur les autistes, c'est que nous voulons ce que tout le monde veut, mais que nous ne savons pas toujours comment faire et que nous ne savons pas comment Ă©tablir un lien avec les autres. Nous devons nous servir de visions que notre imagination nous fournit – ces passions puissantes, pour nous aider Ă  nous frayer un chemin dans le monde. » Owen Suskind Le hĂ©ros Owen, protagoniste de toute cette histoire, est l'Ă©manation d'un systĂšme de support psychologique ramifiĂ© qui comporte sa famille ses parents et son frĂšre Walt , ses mĂ©decins, ses professeurs et, surtout, ses thĂ©rapeutes, dont son psychologue Dan Griffin L'affinity therapy, qui puise ses racines dans le systĂšme familial, dans les concepts de narration et les concepts jungiens, dans l'expĂ©rience mĂ©taphorique, l'improvisation et les activitĂ©s construites autour des forces de l'individu, constitue pour les parents un outil pour consolider le lien unique qui les relie Ă  l'enfant, ce qui profite Ă  chacun des membres de la famille [
] Le domaine des intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques peut ĂȘtre un pont qui permet de relier parent et enfant comme peu d'autres choses le permettent [
] L'affinity therapy est une thĂ©rapie familiale. La racine du mot thĂ©rapie » signifie soigner » et le fait de se sentir engagĂ©, intensĂ©ment et joyeusement, vers un objectif, amĂ©liore la vie de chaque membre de la famille touchĂ©e par l'autisme. Les familles qui recourent Ă  des approches fondĂ©es sur l'intĂ©rĂȘt spĂ©cifique peuvent aider Ă  guĂ©rir une partie du stress et de la souffrance Ă©motionnelle que chacun de ses membres Ă©prouve [
] Le mot clĂ© est la curiositĂ©. La clĂ© de la curiositĂ© est l'attention. Et l'attention est la clĂ© du royaume ». Tout j'irais jusqu'Ă  dire tout le monde devient plus intĂ©ressant lorsque l'on y prĂȘte attention. » Dan Griffin - D'une voie thĂ©rapeutique possible pour accompagner chaque sujet autiste...Les annĂ©es 80 ont Ă©tĂ© traversĂ©es par une promotion des thĂ©rapies cognitivo-comportementales dans le traitement de l'autisme. Aujourd'hui, c'est davantage les thĂ©rapies par affinitĂ©s qui se diffusent, autrement dit un pari sur les capacitĂ©s auto-thĂ©rapeutiques du sujet Ă  partir de ses inventions. Ces tĂ©moignages font part du fait que les parents se centrent tous sur les obsessions, passions, sujets de prĂ©dilection ou les intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques de leurs enfants autistes. L'originalitĂ© de l'approche psychanalytique est de s'orienter sur les stratĂ©gies par lesquelles l'autiste cherche spontanĂ©ment Ă  tempĂ©rer ses angoisses, et d'accompagner l'enfant en prenant en compte et en contournant ses stratĂ©gies dĂ©fensives plutĂŽt que de les annihiler. Il est remarquable que les approches neurocognitives et psychodynamiques, bien que reposant sur des conceptions trĂšs diffĂ©rentes de l’autisme, parviennent aujourd’hui Ă  des convergences majeures sur la prise en charge, en mettant au premier plan une intervention fondĂ©e sur les forces de l’enfant, ou en encourageant un dĂ©veloppement structurant de ses affinitĂ©s. Les tĂ©moignages de parents et de l'entourage soulignent l'importance d'une approche multidisciplinaire auprĂšs des enfants autistes. La complĂ©mentaritĂ© des approches psychanalytique et cognitivo-comportementale peut produire des rĂ©sultats inĂ©dits. Les personnes avec autisme sont avant tout des ĂȘtres humains dans toutes leurs dimensions. La cognition de l'autiste n'est pas indĂ©pendante de sa vie affective, de sorte que tempĂ©rer l'angoisse amĂ©liore les apprentissages. Ce qu'on on appelle obsessions », ce sont en fait les intĂ©rĂȘts, les passions de l'enfant. Quelle place leur accorder dans la vie de l'enfant et dans le traitement de l'enfant autiste ? Sont-ils des obstacles qu'il faut corriger ou Ă©liminer ?L'observation des intĂ©rĂȘts particuliers autistiques montre que l’enfant autiste apprend dans des domaines qui ne sont pas contrĂŽlĂ©s par l’adulte, mais n’apprend pas dans des contextes d’interaction duelle ou interaction de tutelle ordinaire. La thĂ©rapie par affinitĂ©s dĂ©place la dynamique du savoir. Ce dernier n'est plus la prĂ©rogative de l'Ă©ducateur, mais est dĂ©viĂ© du cĂŽtĂ© de l'autiste. Il ne s'agit plus d'amĂ©liorer les techniques de transmission d'un savoir, mais bien de prendre appui sur un savoir que le sujet a dĂ©jĂ  acquis de lui-mĂȘme, puis de chercher Ă  le dĂ©velopper. Ce savoir lĂ  n'est dĂ©posĂ© dans aucun manuel, il se fonde en un choix du sujet. Une disparition quasi complĂšte des passages Ă  l'acte et de l'agressivitĂ© des sujets autistes lorsque l'on applique cette mĂ©thode des centres d'intĂ©rĂȘt. Les affinitĂ©s ne sont pas qu' un empilement de connaissances accumulĂ©es, elles sont le plus souvent un formidable secours aux sujets autistes pour trouver une façon de s'insĂ©rer dans le lien social. Bien loin de se rĂ©sumer Ă  une pratique de loisir, Ă  une obsession aliĂ©nante, une affinitĂ© permet au contraire l'accĂšs au monde. Mettre en avant leurs talents, leurs capacitĂ©s, leurs passions, peut s'avĂ©rer difficiles pour les parents comme pour eux, car ils doivent se confronter Ă  une sociĂ©tĂ© trĂšs normative. Jacob Barnett est parvenu, par un usage toujours inventif des lettres, Ă  faire de son obsession une vĂ©ritable compĂ©tence. La passion de Barnett pour le dĂ©placement de la lumiĂšre dans l’espace en a fait un chercheur universitaire en physique, celle de Temple Grandin pour sa trappe Ă  serrer » l’a conduite Ă  devenir une ingĂ©nieure spĂ©cialiste des enclos Ă  bĂ©tail, etc. Kristine Barnett nous enseigne une chose essentielle qu'elle Ă©nonce ainsi Montrer Ă  un enfant qu'on prend sa passion au sĂ©rieux et qu'on veut la partager avec lui est le catalyseur le plus puissant au monde. »Tout ce qui est dĂ©signĂ© pĂ©jorativement par obsessions » ne relĂšve pas de fantaisies complĂštement arbitraires. Elles contribuent Ă  l’élaboration de la personnalitĂ©. Elles peuvent dĂ©boucher sur un mĂ©tier. Les adultes autistes de haut niveau qui sont capables de vivre de façon autonome et de garder un emploi stable font souvent un travail dans le mĂȘme domaine que les obsessions de leur enfance. Un autiste obsĂ©dĂ© dans son enfance par les chiffres fait aujourd’hui de la gestion fiscale. La capacitĂ© dynamique de l'intĂ©rĂȘt peut ĂȘtre articulĂ©e Ă  d'autres domaines, s'il est encouragĂ©. DĂ©jĂ  en 1941, Hans Asperger affirmait que ces sujets sont en mesure, par une modalitĂ© originale de pensĂ©e et d'expĂ©rience... dans une sorte d'hypertrophie compensatoire [ de remĂ©dier Ă  ] leur infirmitĂ© ». De mĂȘme, LĂ©o Kanner insistait sur le fait que pour certains, le chemin du succĂšs consisterait Ă  transformer une fixation en carriĂšre professionnelle. Hans Aperger Ă©crivait en 1944 C'est chez les autistes que nous avons constatĂ©, beaucoup plus que chez les gens normaux, une prĂ©destination Ă  un mĂ©tier, cela dĂšs leur tendre jeunesse ce mĂ©tier Ă©merge de leur constitution comme un destin . » Hans Asperger note que leur maniĂšre d’opĂ©rer une sĂ©lection restrictive dans leurs intĂ©rĂȘts constitue un avantage par rapport Ă  ceux qui possĂšdent plus de possibilitĂ©s mais ne font pas le choix de se qui est visĂ© en thĂ©rapie avec l'autiste, c'est la construction d'un mode particulier de lien, en nous appuyant sur la langue du sujet. Cette langue privĂ©e demande du temps pour ĂȘtre apprĂ©hendĂ©e, circonscrite, dĂ©gagĂ©e et mise en fonction, c'est Ă  dire disponible pour un usage dans le dialogue, sur un mode toujours singulier. CrĂ©er une polyphonie de dialogues est dĂšs lors indispensable au dialogue avec l'autiste. Il n'y a pas que les enfants qui sont inventifs, il y a chacun des proches, le parents, la fratrie qui va dĂ©ployer des trĂ©sors d'ingĂ©niositĂ© pour conduire l'enfant sur le chemin de sa vie, lui permettre d'ĂȘtre accueilli dans le monde et de devenir une grande personne. L'enfant autiste ne peut inventer qu'Ă  condition que sa solution soit repĂ©rĂ©e en tant que telle et soutenue au long court par sa mĂšre, son pĂšre, ses parents. En s'orientant du fil logique-dĂ©jĂ  lĂ - de ses dĂ©fenses, un adulte bienveillant, acceptant de se consacrer exclusivement au sujet, peut fournir un support temporaire du monde imaginaire que l'autiste connaĂźt comme sa poche est ordonnĂ©, maĂźtrisĂ© et prĂ©visible, dotĂ© d'une immuabilitĂ© qui le rassure. Mais ce monde semble pouvoir se ramifier et le code rigide se subvertir. Se mettre en position d'ĂȘtre attentif Ă  ce qu'il fait et de se trouver rĂ©guliĂšrement sur son chemin. Il s'agit de partir de l'existence d'un objet Ă©lu, dit autistique, et de le sophistiquer. A partir de lĂ , une rencontre peut se produire, car les intĂ©rĂȘts des autistes sont considĂ©rĂ©s non pas comme des obstacles mais comme un appui pour accĂ©der aux apprentissages. Prenons acte du fait que la propension des parents Ă  complexifier le choix d'objet de leur enfant opĂšre et obtient des bĂ©nĂ©fices considĂ©rables pour le sujet vers ,d'une part, la sortie de l'isolement ou solitude autistique, et, d'autre part, la crĂ©ation d'un lien et une place dans le certaine prudence est de donc de mise en ce qui concerne l'interdiction d'accĂ©der Ă  l'intĂ©rĂȘt spĂ©cifique en guise de punition, car d'autres stratĂ©gies peuvent avoir plus de succĂšs, et car l'intĂ©rĂȘt spĂ©cifique devrait rester un aspect positif de la vie quotidienne. EmpĂȘcher que la personne ait accĂšs Ă  l'un des rares plaisirs de sa vie ne peut que se heurter Ă  des rĂ©sistances. Les Ăźlots de compĂ©tences que dĂ©veloppent ces sujets sont la voie qui leur permet d'Ă©voluer dans le monde, non une limitation. Par le dĂ©veloppement d'un bord particuliĂšrement riche, le sujet parvient donc Ă  la fois Ă  s'animer, Ă  s'identifier, Ă  parler, mais aussi Ă  traiter ce qu'il rencontre, notamment les Ă©mois de l'adolescence. L'affinity therapy peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une Ă©thique avant d'ĂȘtre une mĂ©thode inclure la particularitĂ© du sujet autiste dans la considĂ©ration que l'on a de lui est un vĂ©ritable positionnement Ă©thique. Au sujet du plan personnalisĂ©, le rapport de la HAS prĂ©conise qu'il doit ĂȘtre le rĂ©sultat de la concertation avec l'enfant / adolescent lui-mĂȘme et avec ses parents ou son reprĂ©sentant lĂ©gal... ». Les recommandations actuelles des rapports d'expertise dans la prise en charge de l'autisme mettent en exergue l'appui sur les prĂ©fĂ©rences » des personnes autistes. Plus prĂ©cisĂ©ment, elles vont dans le sens de l'utilisation des prĂ©fĂ©rences dans la gestion des comportements problĂšmes ». Il s'agit, selon ces rapports, de prendre en compte les prĂ©fĂ©rences » et les souhaits » de la personne accueillie afin de rĂ©duire les sources de malentendu » ou les besoins » auxquels les comportements dits perturbants » chercheraient Ă  un sujet qui ne parle pas, chez qui un objet en particulier n'est pas Ă©lu, il s'avĂšre complexe d'isoler un point d'affinitĂ©. Soutenir le sujet ou gĂ©rer les comportements problĂšmes » l'est dĂšs lors encore moins. Les points d'intĂ©rĂȘt peuvent ĂȘtre canalisateurs de l'agitation et sources de lien avec l'autre, mais peuvent aussi ĂȘtre le point de dĂ©part de comportements irrĂ©pressibles, fixes, avec mise en danger oĂč le point d'arrĂȘt est violent et se traduit par des cris, des morsures, des pleurs. Il s'agit donc de rĂ©inventer continuellement des maniĂšres de soutenir ce point d'intĂ©rĂȘt, tout en limitant ce qui passe au champs de l'illimitĂ©. Dans la mĂ©thode ABA, promue par de nombreux blogs, les inventions de l'enfant sont considĂ©rĂ©es comme des obstacles Ă  l'apprentissage. Une utilisation intrinsĂšque de l'intĂ©rĂȘt spĂ©cifique, c’est-Ă -dire comme source de la motivation aux apprentissages, comme s’emploie Ă  le faire l’Affinity Therapy, est plus performante que l’utilisation extrinsĂšque de l’intĂ©rĂȘt restreint, celle qui le limite Ă  une rĂ©compense, pratique au cƓur de la mĂ©thode ABA. Ce n’est pas sur l’inclusion scolaire, l'adaptation sociale et l'autonomie que la mĂ©thode ABA est performante, mais sur des amĂ©liorations de la cognition et du inclusion prudente des intĂ©rĂȘts restreints dans la pratique scolaire est prĂ©fĂ©rable Ă  son exclusion. Travailler avec les intĂ©rĂȘts restreints d’enfants autistes peut permettre d’accĂ©der Ă  l’épreuve du sentiment de soi incluant la conscience des intĂ©rĂȘts particuliers, des motivations et des intentions amener les intĂ©rĂȘts restreints de l’enfant dans la classe, c’est amener l’enfant lui-mĂȘme en celle-ci. Ils ajoutent qu’en l’absence d’engagement dans la sphĂšre d’intĂ©rĂȘt de l’enfant, les enseignants peuvent Ă©chouer Ă  faire advenir la passion pour l’apprentissage qui motive un enfant autiste Ă  engager de nouvelles expĂ©riences. Le temps que l’enfant passe sans interaction doit lui permettre d’avoir accĂšs Ă  un matĂ©riel complexe, dĂ©terminĂ© par l’inventaire de ses intĂ©rĂȘts aussi bien que par celui des matĂ©riels auxquels les autistes, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, portent intĂ©rĂȘt et utilisent de maniĂšre combinatoire et crĂ©ative les claviers, les Ă©crans, les tableaux magnĂ©tiques, les livres. En continuant de s'appuyer sur son intĂ©rĂȘt spĂ©cifique, il pourra constituer un lieu synthĂ©tique qui l'ouvre au monde, par injection de savoir, grĂące au branchement sur l'objet. L' ordinateur peut constituer une aide en tant que partenaire pour composer avec le monde. On sait le rĂŽle des ordinateurs dans la reconnexion du sujet autiste Ă  l'Autre. L'ordinateur ne parle pas et ne communique que par un rigoureux systĂšme de signes qui n'autorise pas l'Ă©quivoque. Avec l'ordinateur, il peut apprendre Ă  lire en mĂ©morisant par cƓur les mots courants. Une console de jeux vidĂ©o peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e pour traiter le regard et la voix. Une pratique clinique " suffisamment bonne " doit rĂ©pondre Ă  des exigences Ă©thiques. Cette clinique avec l'autiste serait avant tout une pratique Ă  laquelle le sujet consent Ă  prendre part offrir au sujet un lieu pour construire son espace et son temps propre. Les inventions peuvent ĂȘtre modestes, elles n'en sont pas moins apprĂ©ciables dĂšs lors qu'elles autorisent le sujet, mĂȘme de maniĂšre chancelante, Ă  se construire un espace, d'avoir accĂšs Ă  une temporalitĂ©, de trouver un mode inĂ©dit de lien social, de s'inventer un corps et une langue particuliĂšre pour parler avec l'autre. Peut-ĂȘtre que l'autiste, comme l'artiste, nous prĂ©cĂšde au niveau de ce que parler veut dire. Owen Suskind, Jake Barnett, Temple Grandin, Donna Williams, par leur passionnant tĂ©moignage, nous ont ouvert les portes de leur monde et les sĂ©sames qu'il recĂšle se saisir de leurs affinitĂ©s Ă©lectives pour s'ouvrir au monde... . Affinitytherapy - Nouvelles recherches sur l’autisme est un livre constituĂ© de tĂ©moignages cliniques prĂ©cieux de sujets autistes, de familles, mais aussi de professionnels, considĂ©rant les « obsessions » des sujets autistes « non pas ParallĂšlement Ă  mon activitĂ© privĂ©e en tant que psychanalyste dans mon cabinet de Strasbourg, je travaille aussi comme consultant en analyse des pratiques pour un certain nombre d'associationsLe Centre MĂ©dical Le Roggenberg de Altkirch, Ă©quipes intra et extra hospitaliĂšres L'ATE, Association Travail et EspĂ©rance, Strasbourg, FAM EOLYS et SAS. L'IMPRO La Ganzau, Strasbourg - Equipes technique et groupe Uruk autismeLa MECS Le Neuhof, StrasbourgIl s'agit d'orienter le travail clinique des Ă©quipes Ă©ducatives et soignantes. La visĂ©e Ă©tant de mettre en place un climat d'apaisement pouvant amener les usagers Ă  inventer de nouvelles solutions, Ă  vivre mieux avec ce qui les fait souffrir. J'ai aussi eu la chance de travailler durant sept ans au sein de l'IMP Notre Dame de la Sagesse dit "Le Courtil" situĂ© Ă  la frontiĂšre institution accueille, en internat et semi-internat, un public trĂšs large allant de trĂšs jeunes enfants trois, quatre ans sur dĂ©rogation aux jeunes adultes. Ces rĂ©sidents sont atteints de graves troubles psychiques tels que l'autisme, la psychose infantile, la schizophrĂ©nie, la paranoĂŻa, la mĂ©lancolie,... Nous les accompagnons et les soutenons dans la vie de tous les jours avec attention et le dĂ©sir de soutenir chaque construction, chaque travail, chaque petite invention, au cas par cas. Nous avons la conviction que chaque jeune est dĂ©jĂ  occupĂ© Ă  inventer, hors du savoir commun, ce qui lui permettra de mettre Ă  distance ce qui lui est insupportable et nous nous faisons partenaires de cette Ă©laboration. Un film documentaire a Ă©tĂ© tournĂ© dans ce lieu unique par la rĂ©alisatrice Mariana Otero. Un site vient de lui ĂȘtre consacrĂ©, je vous invite Ă  le consulter et Ă  voir ce film touchant et prĂ©sentĂ© une partie de mon expĂ©rience lors d'un forum au Palais Universitaire de Strasbourg en Juin 2008, organisĂ© par la Section Clinique de Strasbourg, dont je suis les enseignements depuis plusieurs annĂ©es. Vous pouvez en consulter le texte en cliquant sur le lien qui suit. Lien vers le texte prĂ©sentĂ© Lien vers le site de la Section clinique de StrasbourgEn lien avec la Section Clinique de StrasbourgEn lien avec la revue "Sigma" et l'association Sigma ARPCompter avec l’Autre, In Panser avec des maux / COLLECTIF. Sigma / Revue de Recherches en Psychopathologie et de Clinique Psychanalytique, 05/2007, n° n°1. - 158 du lien, In Par l’ĂȘtre d’amour / COLLECTIF. Sigma / Revue de Recherches en Psychopathologie et de Clinique Psychanalytique, 10/2008, n° n°2. - 181 en savoir plus sur l'association "Sigma ARP" dont je suis membrePour en savoir plus sur l'association "Sigma ARP" dont je suis membreUn lien vers notre dernier numĂ©ro sur l'autisme pour lequel j'ai Ă©tĂ© responsable de la partie "Clinique"Construction d'une figurine pour rĂ©guler langage et pensĂ©e, In Affinity therapy - Nouvelles recherches sur l'autisme / COLLECTIF. sous la direction de Myriam Perrin / Presses Universitaires de Rennes PUR - 163
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LeNeuro (L'Institut-hĂŽpital neurologique de MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© McGill. Nous sommes fiers d’ĂȘtre une institution Killam, soutenue par les
La greffe de selles pour diminuer les symptĂŽmes de l'autisme ? Il ne s'agit pas d'une nouvelle rumeur mais d'une avancĂ©e scientifique majeure. 18 patients ont pris part Ă  une Ă©tude amĂ©ricaine innovante. RĂ©sultat des amĂ©liorations significatives. 2 mai 2019 ‱ Par ThĂšmes est gratuit, aidez-nous Ă  le rester. Soutenez-nous ! L'intestin, notre deuxiĂšme cerveau ». Chaque annĂ©e, de nouveaux livres vantent les mĂ©rites de cet organe, qui dĂ©voilent des thĂ©ories aussi originales que novatrices. Et si celle qu'on appelle trivialement la greffe de selles » permettait de diminuer les symptĂŽmes de l'autisme ? Le lien ? Les troubles du spectre de l'autisme TSA rĂ©sultent d'anomalies du neurodĂ©veloppement et se manifestent par des troubles de la communication, des stĂ©rĂ©otypies comportementales mais aussi des complications gastro-intestinales. Or, de nombreuses Ă©tudes mettent en lumiĂšre le lien entre le cerveau et l'intestin. Des chercheurs amĂ©ricains de l'Arizona state university ont travaillĂ© sur une approche inĂ©dite communĂ©ment appelĂ©e transplantation de microbiote fĂ©cal » -mais qui a d'autres noms- qui consiste Ă  introduire des selles d'un donneur sain dans le tube digestif d'un patient receveur afin de rééquilibrer la flore intestinale altĂ©rĂ©e de l'hĂŽte. Cette derniĂšre est constituĂ©e de deux kilos de micro-organismes et joue un rĂŽle majeur dans les fonctions digestive, mĂ©tabolique, immunitaire et neurologique », explique l'Inserm Institut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale. Une dĂ©couverte qui pĂšse lourd ! Baisse des problĂšmes intestinaux Ces chercheurs sont partis du constat que de nombreux enfants avec autisme prĂ©sentaient une dysbiose, c'est-Ă -dire un dĂ©sĂ©quilibre de ce microbiote intestinal ». Leur Ă©tude, publiĂ©e dans la revue Scientific Reports en lien ci-dessous, en anglais, rĂ©vĂšle que cette transplantation permet de corriger cette anomalie en introduisant des bactĂ©ries bĂ©nĂ©fiques non pathogĂšnes dans l'intestin et en augmentant la diversitĂ© bactĂ©rienne. La MTT Microbia transfer therapy ou thĂ©rapie de transfert de microbiote comprend dix semaines de prĂ©traitement avec un antibiotique vancomycine, un nettoyage intestinal, un suppresseur d'acide gastrique et un transfert du microbiote fĂ©cal quotidien pendant sept Ă  huit semaines. 18 enfants de 7 Ă  17 ans ont suivi ce traitement. Pour Ă©valuer l'impact sur le long terme, ils ont subi une sĂ©rie d'examens physiologiques et psychiatriques avant et Ă  l'issue du traitement. RĂ©sultat deux mois aprĂšs, les participants ont constatĂ© une rĂ©duction de 80 % de leurs problĂšmes gastro-intestinaux. Deux ans plus tard, ils prĂ©sentaient toujours une baisse moyenne de 58 % par rapport au niveau initial. Et ce n'est pas tout
 RĂ©duction des symptĂŽmes du TSA Les symptĂŽmes typiques » de l'autisme, tels que la difficultĂ© Ă  communiquer ou encore la rĂ©pĂ©tition de gestes, se sont Ă©galement amĂ©liorĂ©s. Au dĂ©but de l'Ă©tude, 83 % des enfants Ă©taient considĂ©rĂ©s autistes sĂ©vĂšres », contre 17 % deux ans plus tard. Mais comment Ă©valuer cette baisse ? Des professionnels se sont servis de l'outil CARS Childhood autism rating scale ou Ă©chelle d'Ă©valuation de l'autisme infantile. Elle s'appuie sur quinze items comportementaux relations sociales, imitation, rĂ©ponses Ă©motionnelles, utilisation du corps et des objets, communication verbale et non verbale
, notĂ©s de 1 Ă  4, et comprend un entretien avec la famille. Plus le score obtenu est faible, moins l'enfant prĂ©sente des caractĂ©ristiques autistiques et vice-versa. Un rĂ©sultat encourageant mais qui nĂ©cessite des ajustements en vue d'ĂȘtre approuvĂ© par les autoritĂ©s sanitaires amĂ©ricaines. Les chercheurs envisagent notamment d'affiner la posologie et le dosage et de dĂ©terminer les facteurs mĂ©dication, influence de la nourriture qui pourraient prolonger les bĂ©nĂ©fices dans le temps. © Stocklib / natalimis Partager sur "Tous droits de reproduction et de reprĂ©sentation rĂ©servĂ©s.© Cet article a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par Cassandre Rogeret, journaliste ThĂšmes est gratuit, aidez-nous Ă  le rester. Soutenez-nous ! vous suggĂšre aussi...
Autourdes rĂ©cits de cure de trois enfants avec leur famille, Marie Christine Laznik nous fait part de l'avancĂ©e de sa pensĂ©e sur l'autisme, pathologie qui fait malheureusement l'objet de nombreuses polĂ©miques. ConsidĂ©rer l’autisme comme une maladie neuro-dĂ©veloppementale laisse l’espoir d'enrayer ce dĂ©veloppement par des interventions prĂ©cocissimes en dĂ©pit
Des parents ont eu l'idĂ©e de s'appuyer sur l'intĂ©rĂȘt de leur enfant pour les dessins animĂ©s pour le soigner. Le premier colloque international sur cette voie nouvelle s'est tenu Ă  l'universitĂ© de Rennes 2. L'affinity therapy», ou thĂ©rapie par affinitĂ©, va-t-elle rĂ©volutionner la prise en charge de l'autisme? L'idĂ©e est sans doute prĂ©maturĂ©e, mais l'espoir, lui, est bien rĂ©el. Comme chaque fois qu'une nouvelle approche apparaĂźt. Le premier colloque international sur l'affinity therapy» qui s'est tenu en France, Ă  l'universitĂ© de Rennes 2, les 5 et 6 mars, a tentĂ© d'en tracer les contours, mĂȘlant tĂ©moignage de parents et de professionnels. Psychanalystes et comportementalistes de bonne volontĂ© pourraient bien y retrouver leurs petits. Car cette fois la mĂ©thode ne vient pas d'une quelconque chapelle mais de Ron et Cornelia Suskind, les parents d'un enfant alors ĂągĂ© de 3 ans atteint d'autisme rĂ©gressif, Owen, aujourd'hui ĂągĂ© de 23 ans. Nous avons dĂ©veloppĂ© la thĂ©rapie par affinitĂ© aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© qu'Ă  6 ans et demi, Owen avait appris par cƓur des dizaines de dessins animĂ©s de Disney», explique Ron, brillant journaliste politique du Wall Street Journal, laurĂ©at du prix Pulitzer. Lui et sa femme feront fi des rĂ©ticences des thĂ©rapeutes qu'ils soient d'obĂ©dience analytiques ou comportementales, certains enclins Ă  bannir un intĂ©rĂȘt manifestement exagĂ©rĂ© risquant, finalement, de constituer une source d'isolement accru, d'autres prompts Ă  s'en servir comme un simple outil de rĂ©compense ou de punition. Ron et Cornelia dĂ©cident au contraire de se servir de cet intĂ©rĂȘt particulier de leur fils afin de renouer avec lui les fils d'un contact devenu impossible. Ils racontent cette aventure sous la plume de Ron dans un livre publiĂ© en avril 2014 aux États-Unis Life Animated. C'est un rĂ©cit fascinant, reconnaĂźt le psychanalyste Éric Laurent, comme expĂ©rience de l'investissement de toute une famille pour inventer une langue et une mĂ©thode Ă  partir d'un intĂ©rĂȘt spĂ©cifique.» Inventer une langue ou apprendre celle de l'enfant? C'est la deuxiĂšme hypothĂšse que retient Ron Suskind Cornelia connaĂźt le langage d'Owen». Comme si Owen avait trouvĂ© sa propre voix», note Myriam Perrin, professeur en psychopathologie Ă  Rennes 2, Ă  l'initiative du colloque .Le plus puissant catalyseur» L'idĂ©e de s'appuyer sur les passions d'un enfant autiste n'est Ă©videmment pas nouvelle, mais en faire la colonne vertĂ©brale de la prise en charge l'est indĂ©niablement. Pour Jean-Claude Maleval, professeur de psychopathologie et de psychologie clinique, Ron Suskind fait le mĂȘme constat que Kristine Barnett auteur de L'Étincelle montrer Ă  un enfant que l'on prend sa passion au sĂ©rieux et que l'on veut partager avec lui est le plus puissant catalyseur au monde». Il pense toutefois que s'il est une originalitĂ© dans la “DisneythĂ©rapie”, elle rĂ©side dans le savoir inhĂ©rent Ă  la passion d'Owen pour les films de Disney car ils se prĂȘtent Ă  l'apprentissage du langage et des relations sociales». Est-ce une façon de nier que toutes les affinitĂ©s ne se valent pas et que certaines ne pourraient pas servir de support Ă  ce type de thĂ©rapie? Ce serait alors une sĂ©rieuse limitation au champ de cette approche car les intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques des autistes se portent aussi bien sur des dessins animĂ©s, que sur des livres, des cartes, des bandes dessinĂ©es. Myriam Perrin ne le pense pas. Selon elle, il faut au contraire soutenir les intĂ©rĂȘts et les passions quelles qu'elles soient». Car la thĂ©rapie d'Owen et ses Ă©changes se sont fortement appuyĂ©s sur l'utilisation des dialogues notamment en les rejouant avec lui, des situations et des personnages de ses dessins animĂ©s prĂ©fĂ©rĂ©s. Notamment en rejouant des scĂšnes avec lui! Le psychologue de Silver Spring Maryland, Dan Griffin, qui suit Owen depuis qu'il a 13 ans, raconte avoir perçu un changement de comportement spectaculaire C'Ă©tait comme le jour et la nuit comparĂ© Ă  mes autres interactions avec lui.» Et surtout cette constatation saisissante Quand il jouait un rĂŽle, il semblait totalement vivant et prĂ©sent.»Nous n'avons pas de mode d'emploi» Bien sĂ»r les partisans d'une vision psychodynamique de l'autisme se rĂ©jouissent de l'intĂ©rĂȘt que suscite l'Affinity therapy» en rĂ©affirmant, selon les mots de Myriam Perrin, la façon singuliĂšre des autistes d'ĂȘtre au monde». De lĂ  Ă  y voir la remise en cause des approches comportementalistes, cela semble bien prĂ©somptueux. Ne serait-ce qu'en considĂ©rant leurs succĂšs visant Ă  rĂ©duire les comportements problĂ©matiques ou Ă  amĂ©liorer l'autonomie. À l'inverse, les comportementalistes auraient tort de rejeter cette nouvelle approche au seul motif que les analystes s'y intĂ©ressent. Finalement, la thĂ©rapie par affinitĂ© pourrait trouver un Ă©cho plus direct chez les parents. Comme le disent ceux d'Emmanuel, un autiste passionnĂ© de trains, dans l'excellent documentaire de Marina Julienne et Martin Blanchard qui sera diffusĂ© le 31 mars sur Arte Nous n'avons pas de mode d'emploi, on essaye, on voit ce qui marche, on a toujours fait ça.» À charge pour les experts de dĂ©finir rapidement le champ et l'intĂ©rĂȘt de cette thĂ©rapie, pour Ă©viter le dĂ©senchantement. Ce serait un comble pour une approche nĂ©e dans les douces notes de La Petite SirĂšne. LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE Des thĂ©rapies validĂ©es dans le plan contre l'autisme Une application Kirikou pour aider les enfants autistes Hugo Horiot, autoportrait d'un ancien autiste Des applications sur iPad pour aider les enfants autistes
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